« Dans ma série "Ghost", je tente de développer une réflexion autour du corps et de son absence, de l’intimité, et de la perte, au travers d’une problématique essentielle de l’histoire de l’art, le drapé, qui porte en son pli un pouvoir d’évocation exceptionnel dans son caractère sensible et contemplatif, le plaçant encore aujourd’hui bien au delà d’un simple outil du pathétique.
Laissant toujours une place importante au blanc du papier, j’interroge les absences du motif choisi et tente d’en révéler la poésie. L’absence partielle du corps dans cette série fonctionne intimement avec la présence du blanc, un vide qui comble le vide ; le blanc dit les absences du dessin.
Le choix de ce motif est relié à mon histoire personnelle, et je crois en réalité que notre vision du tissu et plus généralement du vêtement, est très ambigüe : il a une place particulière pour chacun d’entre nous, entre l’objet triviale que l’on retire négligemment, le fétiche que l’on range précieusement, ou le chiffon que l’on jette sans culpabilité. Le tissu parle de notre rapport au quotidien, à l’intime, et au corps. »
- Manon Pellan, Paris, Février, 2021